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viernes, 15 de febrero de 2008

Haiti/Politiques publiques territoriales : Le cas de Cité Soleil

Depuis la fin avant l’heure du dernier gouvernement de Jean Bertrand Aristide, un quartier de Port-au-Prince est devenu symbole de misère, d’insécurité, de pauvreté, de gangs, de repère de kidnapping, symbole de la déchéance de la société haïtienne, symbole d’un état en faillite : CITE SOLEIL
Tandis que la cartographie du pays pullule de quartiers pauvres et abandonnés, cité soleil a su gagner une renommée malheureuse. On dirait que la seule zone à problème d’Haïti n’est que Cité soleil.
Les quartiers comme Bel air, grande ravine, Martissant, Décayette etc…, peuvent être relégués au second plan car si Cité Soleil va bien Haïti ira bien. Rien de plus erroné. Ce qui est entrain de se dire de façon non dissimulée aux habitants des autres quartiers défavorisés c’est de foutre le bordel, de s’armer et de kidnapper des gens…Bref…Pour ceux qui comme moi se demande sans trop comprendre ce qui se passe autour de Cité Soleil nous présentons cette étude qui peint un tableau se voulant complet et exhaustif...


jeudi 14 février 2008
Par Vario Sérant, Patricia Sanon, Jeffson Bercy, Ferry Pigne, Myriame Etienne, Natacha Fresnel Mainsou
Soumis à AlterPresse le 13 février 2007
Située au nord de Port-au-Prince et traversée par le tronçon urbain de la (route) nationale numéro 1, Cité Soleil représente, de par sa superficie et (la taille de) sa population, le plus grand bidonville des Antilles. Elle compte près de quatre cent mille (400 000) habitants. Sa superficie exacte est difficile à établir en raison de l’absence d’une délimitation officielle définitive.
Cité Soleil ne génère pas de recettes communales ou d’impôts directs annuels. Cette agglomération est pourtant limitrophe de la zone industrielle de la capitale (ne faisant pas partie de sa juridiction). Cette situation confère à la Mairie de Cité Soleil un statut de Mairie assistée (par excellence), pouvant difficilement voler de ses propres ailes et jouer à fond la carte de la décentralisation.
Les habitants de Cité Soleil vivent en marge (par le bas s’entend) d’une bonne partie du pays, privés donc des services essentiels. Naguère (voire longtemps) une zone de « non droit » exposée et livrée à des violences multiformes, Cité Soleil connaît depuis peu une certaine accalmie. Mais la situation demeure pour le moins fragile. Une fragilité liée non seulement aux aléas politiques et à l’état des initiatives et actions ponctuelles en matière de sécurité et de justice, mais aussi et surtout aux problèmes structurels et récurrents que sont le chômage endémique, l’analphabétisme, la désertion des services publics, l’insalubrité, la faible couverture sanitaire, etc.
Une visite à la Mairie de Cité Soleil et un long et enrichissant entretien avec les édiles nous ont permis de réunir des éléments pour établir la grille d’analyse que voici :
Interprétation
Les politiques - mentionnées dans la grille - font partie d’un plan directeur élaboré par l’Administration communale de concert avec « la population » lors de « forums citoyens des notables ». Dit autrement, ce document cadre est le fruit de forums d’évaluation des besoins de planification des interventions réalisées dans les trente-quatre (34) quartiers de Cité Soleil avec la participation de membres de la communauté.
Les sources de financement de ces politiques dénotent une certaine indifférence du pouvoir central par rapport à la gestion des affaires de la commune et une absence de vision en terme de développement humain durable de Cité Soleil. La part relative du financement de ces politiques par le Trésor public est très faible.
Le gouvernement local (l’Administration communale de Cité Soleil) semble pétri de velléités et de volonté démocratiques en regard de leur démarche participative dans l’étude et l’exécution des plans.
Nombre de ces politiques sont inclusives et visent à améliorer les conditions de vie de la population durement éprouvée par les récentes crises que le pays a connues. On est toutefois en droit de se demander si les édiles ont les moyens de leurs politiques, celles-ci étant assujetties presqu’exclusivement aux financements externes (étrangers).
Politique éducative
La politique communale d’éducation rejoint - dans son esprit - les plus hautes préoccupations démocratiques et de justice sociale exprimées dans la Constitution (du 29 mars 1987). Elle vise à répondre, soulignes les édiles, à la demande de quelque cinquante mille (50 000) enfants en âge de scolarisation et (à) casser la logique d’une éducation à deux vitesses qui perpétue le classement des individus de la Cité et freine leur mobilité (sociale).
La démarche consistant à rechercher l’apport de l’Université Quisqueya à l’élaboration d’un plan de réforme éducative est louable. Elle procède d’une quête d’excellence et d’une volonté de bannir l’exclusion. La reconstruction des écoles aura à terme un impact certain sur le taux de scolarisation dans la commune, conformément au vœu de scolarisation universelle clairement exprimé par la charte fondamentale (la constitution).
Toutefois, comme nous le mentionnions chemin faisant, la question du financement reste un point d’achoppement vu que ces appuis financiers proviennent exclusivement de la coopération externe.
Politique d’urbanisation
La politique d’urbanisation s’attache à aménager l’espace physique de la commune, l’assainir et réduire sa vulnérabilité face aux intempéries.
Quelques résultats sont visibles en termes de ramassage de détritus, d’un certain nombre d’emplois directs et indirects (notamment pour des techniciens de surface) et (en terme de) tracé de routes.
À plus long terme, la politique d’urbanisation se propose d’améliorer la qualité de vie de la population de Cité Soleil, améliorer l’habitat et faire reculer (considérablement) le chômage).
Mais tous ces efforts peuvent déboucher sur des résultats très modestes en raison des limitations d’ordre opérationnel. La quasi-totalité du financement (non exempt de toutes sortes d’aléas) provient de la coopération internationale. Il en est de même pour l’expertise devant paver la voie à une éventuelle réponse aux problèmes d’urbanisation de la commune.
Le pouvoir central se fait sentir un tant soit peu (au niveau de l’opérationnalisation) à travers le Programme d’apaisement social (financé partiellement par le Trésor public et la « communauté internationale »).
Lancé officiellement par le gouvernement Haïtien en 2006, le PAS devait contribuer à lever les obstacles les plus évidents à l’inclusion sociale, rétablir l’accès aux services de base (eau potable, assainissement, électricité, infrastructures, santé et éducation), relancer la production nationale et créer des emplois pour les travailleurs non spécialisés.
Mais dans la réalité, le PAS a évolué en dents de scie et ne paraît pas avoir d’impact réel sur la vie de la population.
Politique sécuritaire
La politique sécuritaire cherche à exorciser un passé récent fait de turbulences politiques, de grand banditisme et de criminalité galopante ayant valu à Cité Soleil la réputation de « zone de non droit ».
Dans cette recherche d’un climat sécuritaire, sûr et stable, la Mairie est partie prenante d’initiatives et d’actions visant au désarmement, au démantèlement et à la réinsertion de gangs armés ainsi qu’au renforcement et à l’équipement des forces de sécurité de la Cité, à travers notamment la CNDDR.
Elle s’emploie également à encadrer la population civile à travers la réhabilitation du Commissariat et la mise en place d’une structure d’accompagnement des plaignants en matière judiciaire (« Kay Jistis »).
Quelques résultats sont tangibles comme la réhabilitation du Commissariat, la récupération d’un certain nombre d’armes à feu, le démantèlement, la réinsertion ou l’emprisonnement d’une quantité indéterminée de membres de gangs armés.
La politique sécuritaire a eu pour effet de réduire le taux de criminalité dans la commune et d’y faciliter le retour de plus en plus de déplacés (qui avaient fui les violences des récentes années).
Néanmoins, malgré les acquis sécuritaires à Cité Soleil, la situation (y) demeure fragile. En témoignent de récentes altercations entre chefs de bandes rivales, partie prenantes du programme de réinsertion (mis en place par la CNDDR) à la faveur d’un forum de sécurité communautaire organisé par la CNDDR avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Politique de santé
La politique de santé se voudrait participative et viserait à améliorer la qualité de vie de la population. Pour parvenir à cette fin, la Mairie s’est employée à augmenter l’offre sanitaire à travers la construction d’un hôpital de district, grâce un appui du gouvernement cubain.
Elle a aussi entamé la restructuration du système de distribution d’eau courante à travers un partenariat avec une ONG locale, les CDS (Centres de Santé Communautaire). Ces initiatives ont débouché sur la construction effective d’un hôpital communal et d’une extension relative de la distribution de l’eau courante.
Si cette politique proactive de santé a certes influé positivement sur les indicateurs de santé, elle n’en constitue pas moins une goutte dans la mer, en raison des criantes limitations en terme d’opérationnalisation, comme nous l’évoquions plus haut pour d’autres domaines.
La Mairie s’appuie prioritairement sur des partenaires étrangers et ONGs locales. Le pouvoir central est présent à Cité Soleil à travers le Ministère de la Santé Publique et de la Population. Mais cette présence est marginale. La clinique communautaire du MSPP a en effet une capacité d’accueil extrêmement limitée par rapport à la demande (aux besoins) de (soins de) santé de la population de Cité Soleil.
Politique de divertissement et de loisirs
Pour pallier la carence, voire l’absence de lieux de loisirs adéquats à Cité Soleil, la Mairie s’est employée à réhabiliter des centres (de loisirs) dans un souci d’épanouissement des habitants de la commune.
Ces projets dont la plupart se sont déjà matérialisés comme la réhabilitation d’un cinéma (Ciné Babette) et le réaménagement de places publiques sont financés par des bailleurs étrangers.
Ces initiatives ont dû probablement peser, à côté d’autres facteurs déjà mentionnés plus haut, dans la réduction du taux de criminalité à Cité Soleil. En attendant que des statistiques (fiables) viennent le confirmer, on peut tout aussi penser qu’elles (ces initiatives) ont également entraîné une certaine de l’incidence et de la prévalence des maladies liées au stress.
Conclusion
Les politiques publiques en cours à Cité Soleil à l’initiative de la Mairie semblent refléter en grande partie les principes et préoccupations démocratiques édictés par la Constitution Haïtienne ainsi que les besoins identifiés et exprimés par la population, à travers notamment les « forums citoyens de notables » des trente-quatre (34) quartiers du vaste bidonville.
Cependant, ces politiques achoppent sur des problèmes opérationnels sérieux inhérents à la quasi-absence de l’État central dans la Cité. L’État a semble-t-il choisi de faire dépendre le fonctionnement et la survie de cette commune des aléas de la coopération internationale, en dehors de tout projet national transversal et inclusif.
Par ailleurs, dépourvue de recettes internes (propres), consécutivement à une délimitation (quoique non définitive) jugée discriminatoire, la Mairie ne peut pas jouir d’une réelle autonomie telle que stipulée dans la Constitution.
Pour la plupart des initiatives qu’ils souhaitent entreprendre, les édiles n’ont d’autres choix que d’entreprendre des démarches auprès du pouvoir central (du Ministère de l’Intérieur plus précisément). Le sort de telles démarches est souvent lié à des considérations d’ordre politique. Car, malgré son dénuement, Cité Soleil représente un enjeu politique important.
La décision de faire voter par le Parlement un budget précis pour chaque commune (chaque Mairie) pourrait porter l’État central à se décharger d’un certain nombre de responsabilités et renforcer la marge de manœuvre des administrations communales face aux réponses à donner à certains besoins identifiés et exprimés par la population.
Bien entendu cela suppose aussi une gestion transparente, saine et éclairée de la part des Mairies et une évaluation constante des politiques (dans les municipalités) de sorte à mesurer l’efficacité à l’aide d’indicateurs de performance pour, dans un second temps, en apprécier la pertinence.
…………………………
Références bibliographiques
http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi ?offre=ARCHIVES$type_item=ART_ARCH30J&objet_id=993937&clef=ARC-TRK-G_01
http://www.pyepimanla.com/decembre/cite_soleil.html
http://www.operationspaix.net/Haiti-a-la-croisee-des-chemins
http://www.ena.fr/index.php ?page=ressources/rapports/memoires/1999/andrianirina
http://www.afsp.msh-paris.fr/activite/groupe/pp/pptxt.html
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/evaluation-politiques-publiques/index.shtml
MINOT, Didier et al, Le projet de territoire, _ http://www.redcross.int/FR/mag/magazine2006_2/10-11.html http://www.enfants-soleil.org/Chap_Activites/ecoles_partenaires.htm
Séances Politiques Publiques, Prof. Wilson Jabouin, CEPODE, 2007

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